Présentation outils d'enquête
(mon parcours) parce que c’est lié
Cette présentation a pour vocation d’être une boîte à outils pour vous présenter des outils d’enquête.
Je les présente assez vite et avec ma propre lecture mais je pourrai vous faire transmettre ce pdf et j’ai mis des liens dessus pour retourner voir facilement des éléments
Cette présentation vous concerne car :
. Vous pratiquez l’enquête de terrain
. Vous mettez déjà en place des outils d’enquête et de participation
. Vous étudiez beaucoup de références qui travaillent justement à l’outillage permettant la participation du public
MAIS EN PLUS, à travers cette présentation j’ai envie d’argumenter que le design nourrit la pratique de l’enquête ethnographique
—— Ma présentation sera en 2 parties
une rapide partie pour définir l’enquête de terrain selon la méthode et la tradition anthropologique
Que je mettrai en regard avec une partie plus longue dans laquelle je vous présenterai différents outils d’enquête mis en place par des artistes et designers. Comme dit précédemment, je présenterai ces projet rapidement et avec mon regard pour les faire parler de différents aspects importants de ce que j’ai pu comprendre de la méthode ethnographique d’enquête de terrain
Cette expression prend de multiples sens et est employée par différentes catégories professionnelles.
Elle est notamment de plus en plus employée par différentes catégories de dirigeants (hommes politiques, patrons, socio-professionnels, responsables syndicaux). Stéphane Beaud et Florence Weber, dans leur grand classique guide de l’enquête de terrain expliquent qu’au moment où les inégalités s'accentuent, la "proximité avec le terrain" se caractérise bien souvent de simples visites, souvent intéressées, comme un masque ou un alibi.
Nous viserons à comprendre la méthode d’"enquête de terrain" selon la tradition anthropologique. Elle consiste en la présence longue sur place, l'établissement de relations de proximité et de confiance avec certains enquêté.es, l'écoute attentive et le travail patient de plusieurs mois ou plusieurs années. Le mot américain : fieldwork évoque mieux la part de travail que nécessite le terrain dans la tradition anthropologique.
Stéphane Beaud, Florence Weber, Guide de l'enquête de terrain, 1997
Le terrain peut aussi bien être un lieu physique qu’un milieu d’interconnaissance.
Par exemple, Jeanne Teboul une de mes enseignantes à Strasbourg travaille sur la formation des combattants professionnels, aux techniques et savoir-faire violents transmis et incorporés au cours de la formation au métier des armes. Elle a eu des terrains dans des formations militaires mais aussi dans des musées.
Et Lola Pournin, une étudiante de ma classe, travaillait sur le rapport à la mort, donc elle a interrogé des personnes, notamment des professionnels qui ont un lien avec la mort, mais il n’était pas nécessaire que ses enquêté.es soient rattachés à un lieu physique.
—— il y a 3 échelles dans la mission anthropologique
Claude Levi-Strauss considère que ces 3 termes : Ethnographie, ethnologie, anthropologie ne décrivent pas 3 disciplines différentes, mais 3 étapes / moment d'une même recherche
Ethnographie
le niveau le plus local de la connaissance :
enquête de terrain, observation, travail sur le terrain, classement, description et analyse de phénomènes culturels particuliers (armes, outils, croyances, institutions). Les résultats ainsi obtenus restent à une échelle relativement restreinte : un village, une tribu, un milieu d'interconnaissance. Pour réaliser une monographie, le terrain doit être suffisamment restreint pour que l'ethnographe puisse rassembler la majeure partie de l'information grâce à son expérience personnelle.
—— Les méthodes traditionnelles employées par les anthropologues sont :
—— Ethnologie (qui vient de logos : le discours, la science, le savoir)
C’est un prolongement de l'ethnographie, une première synthèse des résultats ethnographiques, à l'échelle dite régionale ou des aires culturelles, on dit ethnologie de la France ou de l'Europe par exemple. L'observation directe est toujours possible mais elle tend à des conclusions tellement étendues qu'il est difficile de les fonder exclusivement sur une connaissance de première main (observée de ses yeux). Les ethnologues utilisent alors des données dites de “seconde main” qui ont déjà été recueillies, traitées, interprétées par d’autres. Typiquement, ils travaillent à partir des monographies très complètes réalisées par les ethnographes (mais souvent l’ethnographe et l’ethnologue sont la même personne)
Cette synthèse peut être une synthèse géographique (des groupes voisins), historique (en reconstituant le passé d'une ou de plusieurs populations), ou systématique (si l'on isole tel type de technique, de coutume ou d’institution, pour lui donner une attention particulière)
Anthropologie sociale ou culturelle
Seconde étape de la synthèse. C’est une science de l'homme et donc les caractéristiques de l’Homme doivent être vérifiables de manière universelle : pas juste l’Homme occidental par exemple, ni juste l’Homme d’aujourd'hui. Cette science de l’Homme a aussi un ancrage philosophique et par exemple Philippe Descola, à travers ses travaux sur la relation des humains à la nature remet en question le concept même de nature puisque pour certaines populations qu’il a pu étudier ce que les occidentaux nous appelons « nature » ne se distingue en fait pas de ce qui a trait aux humains.
Enfin pour un de mes profs, les anthropologues sont très rares, ils doivent avoir lu suffisamment de choses pour être capables d’en faire une synthèse qui tend à l’universalité. Pour les anglo-saxons, il n’existe qu’un seul mot pour parler des 3 échelles qu’on vient de définir : l’anthropologie.
Est-ce que c’est à peu près clair jusqu’à maintenant ? Après, le reste de la présentation permettra d’ancrer et de donner des exemples de situations
Ce qui motive aussi cette présentation, c’est la lecture, il y a 3 ans de ça, d’un article incendiaire qui émanait d’un anthropologue et qui critiquait la superficialité des enquêtes de terrain menées par les designers.
Quand l’enquête de terrain sert plutôt l’inspiration : inspire des couleurs, des formes
Mais comme je l’ai introduit, je pense vraiment que les designers enrichissent cette pratique de l’enquête de terrain, c’est d’ailleurs la raison d’être de l’équipe de designers dans le laboratoire de sciences sociales et politiques ou je faisais mon stage.
Je ne rentre pas immédiatement dans le détail de mon sommaire mais je vais mettre en discussion différentes typologies d’outils mis en place par des designers et des artistes avec ce que j’ai pu comprendre de la méthode ethnographique de l’enquête de terrain. Afin d’à la fois vous présenter des outils et en même temps d’aborder avec vous certaines considérations ethnographiques dans l’enquête.
—— 1 la posture de l’anthropologue
Dans l’analyse anthropologique aujourd’hui une grande place de réflexivité est donnée pour penser la posture de l’ethnographe. C’est quand même une discipline qui s’est fondée dans le colonialisme, avec des missionnaire qui apprenaient à connaître des populations pour mieux propager leur religion, avec des jugements de valeur sur des cultures qui étaient considérées comme moins développées. Depuis, je trouve qu’un grand travail a été fait pour repenser la situation de domination de l’ethnographe qui arrive sur un terrain. Parce que selon la manière dont on est perçu, on n’obtient pas les mêmes résultats. Par exemple la posture de l’idiot est intéressante, les questions bêtes amènent les enquêtés à formuler et décrire des choses qui leur permettraient même aller de soi pour elles et eux. La posture de l’étudiant elle est super aussi : ça apporte l’empathie des enquêté.es, parfois ça peut servir de justification (« c’est pour un travail étudiant »). D’un autre côté le célèbre couple de sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon qui ont fait du terrain chez les riches, ça demandait une autre posture plus assurée, mais généralement l’anthropologie s’intéresse surtout aux marges et aux minorités, donc l’anthropologue diplômé et qui vient demander du temps de disponibilité apporte facilement une position de domination.
Par la BD et l’humour, il propose un renversement : un ethnologue achuar Jivaro est en position d’observation des occidentaux. Parce que la comparaison d’autres cultures permet aussi de se défamiliariser de sa propre culture et de mieux voir les problèmes qui en émanent.
Même si cette étape vient plutôt à la fin du processus d’enquête je la présente en première parce que c’est quand même facilement considéré comme le travail le plus évident du designer dans l’enquête : mettre en forme les données récoltées.
Leur méthode d’enquête c’est s’attaquent à des institutions, ils fouillent des heures dans les archives. C’est notamment beaucoup autour de l’agriculture, de l’industrie agroalimentaire parce qu’ils se sont installés depuis quelques années dans une ferme, la Mhotte, dans l’Allié.
Le format cartographique, même s’il est très codé, est voué à être appropriable par le plus grand nombre, contrairement aux archives dans lesquelles ils se plongent des heures.
Cartographie sensible : « pas étudier les formes bâties, ni les configurations socio-spatiales en tant que telles mais plutôt l’effet qu’elle nous produisent »
Une étude sur les relations entre politiques culturelles et aménagement du territoire à Château-Thierry, ville de 15 000 habitants située entre Paris et Reims
Des règles implicites de circulation dans l’espace public
Aux règles du jeu
Du mouvement irréfléchi à la soumission consciente
Rendre les règles explicites, sujet à débat
Projet mené dans plusieurs villes Ljubljana, Athènes, Melbourne, Le Caire, Washington, Rome et Kiev
—— 3 inviter à participer à l’enquête
Le design est une discipline très ancrée dans les méthodes collaboratives et propose une grande panoplie de projets inscrits dans des démarches participatives. Souvent ce que j’aime bien dans le design c’est de penser les effets des dispositifs sur les utilisateurs et sur la société et justement : faire participer à une enquête ou à une réflexion est très intéressant pour amener directement des effets et des questionnements chez les participant.es.
—— les logiciels d’open science
Tomas Saraceno : artiste argentin
Jeu pour nous : semer le trouble dans les résultats d’enquête
Comensalité = le fait d’être le compagnon de table de quelqu’un, créer du lien par le fait de partager le même repas. C’est une thématique très étudiée en sciences sociales
Telle la loupe, le design propose évidemment des outils qui permettent de mieux regarder.
Anthropologue designer
Alors ce n’est pas tellement un outil issu du design, mais en tous cas je vous recommande vivement cette édition, qui présente 18 exercices, avec des variantes et des références d’artistes, d’écrivains etc… qui ont mis en place ou emploient ces protocoles d’enquête.
C’est le même genre d’édition, l’artiste-anthropologue part du principe qu’en dessinant on observe mieux et il propose 39 exercices de dessin-observation.
La compilation est un protocole d’enquête qui se rapproche plus directement du design. Dans ce numéro d’une revue éditée par des étudiant.es de l’ENSCI, un projet mené par Edith Hallauer, ils analysent la manière dont les étudiants se lancent dans leur mémoire de recherche, les premiers numéros s’intéressent à l’enquête de terrain et aux entretiens et celui-ci à la pratique de compilation. Ici un étudiant avait collecté les baguettes traditions de plusieurs boulangeries. Là une étudiante avait réalisé des entretiens avec des caissières et prenait ses notes sur des tickets de caisse, elle choisissait volontairement des trucs à peser pour que l’entretien dure le plus longtemps.
1 le projet : en 2018 l’octogénère Zineb Redouane était heurtée à la tête par une grenade lacrymogène alors qu’elle était à sa fenêtre pendant une manifestation des gilets jaunes, elle est morte des suites de ses blessures le lendemain. En 2020, l’expertise officielle de l’IGPN (police des polices) reconnaissait le tir du CRS « conforme » au règlement pour utiliser le lance-grenades, c’est-à-dire qu’il était considéré comme ayant respecté l’angle de tir nécessaire pour utiliser cette arme.
Alors le groupe Forensic architecture a décidé de mener une contre-expertise grâce aux outils du design. Ils ont modélisé la rue en 3 dimensions et en croisant cette modélisation avec le point de vue de la caméra de surveillance, ils ont pu établir approximativement la position du CRS et donc son angle de tir. De cette manière ils ont pu affirmer que l’angle du tir n’était pas « conforme ». Ils font de nombreuses contre-enquêtes comme ça, et en ce moment ils ont plusieurs projets pour documenter ce qui se passe à Gaza.
Ici les outils de l’architecture sont mis au service de l’enquête. Par contre pour contre-balancer avec la définition de l’enquête ethnographique, la posture de l’ethnographe est assez éloignée de la posture de l’enquêteur de police. En effet, même s’il est arrivé, dans les débuts de l’anthropologie, que des ethnographes cherchent absolument une vérité unique, traitent de menteurs les enquêtés dont le récit dénotait et sélectionnent les récits qu’ils trouvaient les plus cohérents, aujourd’hui cette posture est très critiquée. Les ethnographes préfèrent alors comprendre pourquoi certains récits dénotent.
Alors ici ce n’est pas tellement des outils mis en place par l’équipe de designers du laboratoire de sciences sociales et sciences politiques médialab, mais plutôt des outils créés par l’équipe des ingénieurs. Mais j’avais très envie de les partager avec vous. Cette équipe d'ingénieurs considère l'open source comme un devoir civique et veille à ce que les outils qu'elle développe soient accessibles à tous. Ils ont donc une page internet répertoriant leurs outils. Pendant mon stage j’avais notamment pu utiliser cet outil :
Et dans un second temps cet autre outil, qui n’a pas été fait par le médialab mais qu’ils recommandent.
L’entrée sur le terrain est un moment crucial de l’enquête, qui requiert une bonne préparation en amont : recherche, anticipation des réactions, préparation du vocabulaire qu’on utilise pour se présenter, … L’entrée sur le terrain se voit souvent freinée par des refus, de l’hostilité, du désintérêt. C’est parfois déjà un moment digne de belles analyses. Par exemple Muriel Darmon écrivait l’article : « Le psychiatre, la sociologue et la boulangère : analyse d'un refus de terrain » en 2005, où elle déduit le positionnement du psychiatre en question dans son hôpital et dans sa discipline à partir de la manière dont il l’a reçue elle. Il l’a notamment traitée de boulangère pour qualifier son incompétence à travailler sur la psychatrie, ou encore il s’adressait à elle en disant « la sociologie » donc elle a aussi analysé ça. Le design, on va le voir, offre des outils pour aborder, créer du contact, légitimer dans cette étape cruciale.
1 le projet
Le résultat cartographique est, comme on l’a vu plus tôt avec les cartes sensibles de Quentin Lefèvre, moins fidèle à la géographie qu’à des regroupements sociaux contraints par les cloisonnements qu’imposent les routes à l’espace.
Pour ma part ces cartographies me sont opaques, et même si, à ma connaissance, elles n’ont rien fait des données récoltées au court de leurs entretiens, je vois plutôt dans cette porcelaine un prétexte à la discussion. Un matériaux qui facilite le premier contact. Le choix de la porcelaine me semble d’autant plus intéressant parce que lorsqu’on la travaille, notamment par pétrissage, modelage ou façonnage manuel, elle peut "retenir" des tensions internes invisibles. Ces tensions peuvent ensuite réapparaître sous forme de déformations pendant le séchage ou surtout la cuisson, où la matière se contracte fortement. Chaque « doigt » de la carte conserve alors, certes l’empreinte du doigt de chaque enquêtée, mais peut-être même une mémoire du malaxage qui a eu lieu pendant l’entretien.
Je vous remontre ce livre parce que dans l’un des chapitre, l’auteur développe l’intérêt du dessin dans le contact sur le terrain. D’une part c’est un médium qui permet de capter des scènes de manière moins intrusive que l’appareil photo, mais d’autre part, dessiner est aussi un geste que je pourrais qualifier de mignon et abordable, pour revenir à la posture que se donne l’ethnographe.
Ici un projet issu de l’équipe de designers du médialab. Le jeu de cartes est employé comme support pour des entretiens. On l’avait vu en préambule, les entretiens peuvent être directifs, semi-directifs ou libres. Mais outre quelques questions préparées à l’avance, des dispositifs peuvent aussi servir à semi-diriger un entretien.
L’atelier ici en photo avait eu lieu à plusieurs reprises dans divers foyers, pour un projet de recherche sur la modération participative des contenus problématiques en ligne. Que faire du contenu problématique en ligne ? Les participants à l’atelier devenaient alors modérateurs le temps d’un atelier et débattaient, devant Valentine Crosset, de leur choix de supprimer ou non un tweet. Le format des cartes permettait aux participant.es de l’atelier de choisir les tweets qu’ils voulaient traiter, de les manipuler, de les confronter, de les trier. Je crois que généralement ils traitaient environ 4 tweets en 2h. À partir de ces entretiens, l’équipe a fait émerger 5 « styles » de modération, ils viennent de réaliser une édition pour les expliquer et cette édition est à nouveau vouée à devenir un support pour de nouveaux entretiens, affaire à suivre !
—— 6 l’expression des enquêté.es eux et elles-mêmes
Si l’ethnographie endosse le rôle important de porter les problématiques et les voix des marges, le design peut aller plus loin et offrir aux enquêté.es eux et elles-mêmes les moyens de leur propre expression.
Nepthys Zwer qui avait déjà écrit en 2021 un ouvrage « cartographie radicale » souhaitait dans cet ouvrage en particulier, renouveler les manières dont on représente l’espace. Elle a utilisé la cartographie comme un support d’expression participative et au cours de nombreux ateliers, elle a permis à des femmes d’affirmer leur présence et leur occupation de l’espace public.
Parmi les outils d’enquête, j’avais envie de ramener ce projet artistique. Il a émergé d’une conférence d’Olafur Eliasson et d’Ai Weiwei (qui était d’ailleurs à ce moment là à distance puisqu’il était privé de son passeport par le gouvernement chinois). Au cours de cette conférence, ils se demandaient : « comment Internet ouvre-t-il une ère nouvelle d’expression créative au-delà des frontières géographiques, sociales, économiques et politiques ? » Ai Weiwei avait déjà été emprisonné en Chine, assigné en résidence ou encore privé de son passeport pour avoir pris des positions très critiques des dirigeants chinois. En tous cas le projet ne porte pas grand chose de nouveau pour nous, puisque c’est le projet des réseaux sociaux qui sont aujourd’hui bien répandus, mais le médium est intéressant : permettre le dessin et l’écriture. Chacun peut laisser sa marque dans un petit carré de la surface de cette lune virtuelle, et d’après certaines sources l’amour était très prôné à travers les marque de ce « réseau social » : coeurs, et déclarations écrites. Aujourd’hui on peut s’étonner de ce traitement spécial sur cette lune en particulier alors qu’un réseau comme X / twitter se révèle un lieu de déchaînement de haine et de cyber-harcèlement. Mais enfin cette question est annexe et s’explique probablement par l’intention bienveillante, la réception par un public spécifique.
—— 7 L’enquête pour prendre en compte les entités non-humaines
À terme, j’aimerais lier ces recherches autour de la pratique de l’enquête à ma volonté de mieux prendre en compte le vivant non-humain dans la pratique en design. Mon objectif sur le long terme serait de participer à l’amélioration des relations entre humains occidentaux et non-humains. J’ai donc compilé ici d’autres outils d’enquête orientés sur la prise en compte du vivant.
C’est un outil qui peut être utilisé dans le cadre de mission hérisson, c’est une campagne de recensement et de suivi participatif de la population de hérissons.
—— Helene Steiner Florence
Un projet mi-spéculatif (recherche abstraite, peu réaliste mais qui soulève des questions), mi-expérimental (c’est une première expérience qui pourrait peut-être être poursuivie et développée)
Dans ce projet, Thomas Thwaites fabriquait un dispositif pour s’immerger parmi un troupeau de chèvres. Outre les côtés amusant et poétique de la démarche, je trouve qu’elle révèle une part du travail de l’ethnographe qui consiste en une immersion prolongée de manière à créer des relations de confiance avec les enquêté.es. En effet le système est pensée pour la posture de l’humain immergé comme chèvre. Ce projet exprime également, à mon avis, la nécessité pour l’ethnographe d’avoir une bonne capacité d’adaptation, ici Thomas Thwaites développe des capacités pour se camoufler et faire le plus possible comme les autres. Il semblerait qu’il ait également brouté de l’herbe pendant ces vacances « d’être humain ». On peut peut-être émettre l’hypothèse qu’à travers le partage de ces mêmes herbes — dans une forme de comensalité — Thomas Thwaites aurait développé des relations de « compagnons de table » avec les chèvres.
Je vous remercie pour votre attention
J’espère que ces outils pourront être inspirants pour vos pratiques de l’enquête et du design, comme je l’ai dit en introduction, telle une boîte à outils virtuelle, je transmettrai ce pdf à l’équipe pédagogique pour que vous puissiez facilement retrouver chaque ressource
Et j’espère que cette présentation vous a permis de comprendre des enjeux de la méthode ethnographique de l’enquête de terrain
Si vous avez des remarques ou des questions n’hésitez pas !
Et si cela vous fait penser à des choses en lien avec vos ambitions d’enquêtes ou vos projets, je reste disponible pour le reste de l’après-midi
Je profite également de votre présence à toutes et tous pour vous remercier de votre accueil